Les 16, 17 et 18 octobre :
Los Esteros del Ibera est une réserve naturelle Argentine peu connue. Il faut dire que pour s'y rendre, peu de moyens existent, et que les quelques posadas présentent sur place affichent des prix assez élevés. Bref, nous avons hésité à nous y rendre... nous nous rattraperons sur d'autres destinations !
Aller aux Esteros des Ibera ne fut pas un mince affaire : nous avons convenus un transfert privé depuis San Ignacio Mini (pas de collectivo) assez cher (700$Ar) car il y a 100 km de route et 140 km de piste. Partis à 9 heures, nous devions être rendus pour le déjeuner... Mais nous n'avons pas finis les 100 km de route... Notre chauffeur voulait, avant de prendre la piste, remplir son réservoir d'essence (et même un bidon de sécurité) car quand on se rend aux Esteros, il faut de quoi y aller et de quoi revenir ! Il a donc mis dans son véhicule neuf, le carburant le plus performant, le plus cher. Et après 30 km, la panne est arrivée : le pompiste verreux a rajouté de l'eau dans le carburant, pour gagner quelques $ en plus ! Ce n'est pas la première fois que ça arrive, et il n'y a rien à faire : le patron est un ancien politique, inattaquable. Il continue de sévir... Pour nous, impossible de redémarrer !!! Nous avons dus attendre un véhicule de remplacement, cette fois un mini-bus pour nous tous seuls. C'est moins confortable que le pick-up sur les 2 heures 30 de pistes, mais nous finissons par arriver en fin d'après-midi.
Au passage, nous découvrons la campagne argentine, les troupeaux de vaches broutant sur des étendues infinies, les gauchos qui les conduisent à cheval tels des cow-boys, et pas une habitation à 100 km à la ronde.
Nous voilà arrivés à Carlos Pellegrini. Le lieu est superbe ! La posada de la Laguna est, comme son nom l'indique, au bord de la lagune. Des bâtiments simples, sobres, mais très chics, l'ambiance est paisible, très "british". Nous sommes d'ailleurs accueillis par un bon thé de 6 heures. Durant ces deux jours, rien à redire de l'accueil et de la nourriture : excellent !
Deux excursions par jour sont inclues, avec guide (impossible de s'en passer ici !).
La visite du centre d'interprétation et le sentier des singes :
C'est la première visite à faire. Un petit reportage nous est projeté. Il nous montre essentiellement la faune de la réserve, le milieu naturel, les chaînes alimentaires, les ravages de l'homme et l'équilibre récemment retrouvé : une illustration concrète du programme de science d'Adrien (la leçon de la veille !).
En gros, l'on peu voir ici : de nombreuses espèces d'oiseaux, dont des nandous (sur terre), une profusion de caïmans et de capivaras, des serpents, une multitude d'insectes, des singes, des piranhas...
L'homme a fait des ravages ici au siècle dernier en chassant les caïmans pour leur peau. Aujourd'hui, ces animaux sont protégés dans la réserve et ont retrouvés un équilibre de vie.
Sur ces images incroyables, nous partons sur le terrain, à pieds, tenter de voir des singes. Nous avons bien entendus deux mâles se battre en arrivant, mais tout ce que nous verrons de ces animaux sera deux endormis en haut d'une branche... Par contre, les moustiques se voient et se font sentir !!!
Les capivaras se promènent avec nonchalance, un serpent boa dort dans un creux de pierre, un varan traverse le sentier, un chat sauvage se cache dans les buissons, et quelques petits caïmans prennent le soleil au bord de l'eau.
La promenade sur la lagune :
C'est ici que nous voyons le plus grand nombre d'animaux.
Les plus nombreux sont les caïmans, tous de sortie sur les rives par cette belle journée à prendre le soleil, la gueule ouverte. Ils se réchauffent ainsi, font leur plein d'énergie avant de s'activer la nuit. La gueule ouverte n'est pas un signe d'agressivité comme on pourrait le croire, mais juste leur façon de transpirer !
Les caïmans naissent vers le mois de février (fin de l'été ici). Ils sortent de leur oeuf avec une taille d'environ 5 cm, et se nourrissent de petits insectes présents en grand nombre dans le nid même fait de végétaux. Vers 1 an, ils mesurent environ 15 cm et quittent alors le nid pour une vie autonome. Ils chassent alors de petits poissons ou petits mammifères. Il grandissent très lentement et atteignent leur taille adulte vers 30 ans, où ils font entre 2,5 et 3 mètres de long. Ils chassent alors de plus grosses proies. Ils vivent entre 60 et 70 ans.
Plus sur les caïmans ici.
Les autres animaux qui pullulent ici sont les capivara. Le capivara est le plus gros animal de la famille des rongeurs (il peut mesurer plus d'un mètre). Il se reproduit tout aussi vite : deux portées par an de 5 à 7 petits. Mais vit beaucoup moins longtemps que le caïman (un peu plus de 5 ans). Il broute de l'herbe tendre, malgré ses deux grosses dents. Le jour, il mange et se rafraîchit par de nombreux bains dans la lagune (il nage très bien !), la nuit, il dort. Les petits ont du soucis à se faire avec les caïmans, mais une fois adultes, plus aucun risque, ils sont trops gros pour eux. Ainsi, on les voit cohabiter tranquillement.
Plus sur le capivara ici.
Nous avons aussi vus de jeunes cerfs, de grosses toiles d'araignées et une multitude d'oiseaux...
Le coucher de soleil et la vie nocturne de la lagune :
Une promenade inoubliable !
Après une journée sans un nuage, nous avons droit à un magnifique coucher de soleil sur la lagune, aux couleurs rosées est orangées.
Imaginez maintenant une nuit sans lune, un ciel luisant d'étoiles, la voie lactée en arrière plan ; sur les eaux, le reflet des étoiles, et entre ciel et terre, une myriade de lumières scintillantes comme des étoiles filantes : des lucioles, des milliers de lucioles !! Puis, sous la lumière d'une lampe torche, à la surface de l'eau, des petites lumières rouges brillantes comme des diodes : les yeux des caïmans dans la nuit, prêts à s'abattre sur leur proie. C'est l'heure où ils s'activent pour se nourrir ! Lorsque l'on arrête le moteur, que l'on se tait, on entend alors la chanson des grenouilles, comme un concert de claves.
Par contre, c'est aussi l'heure où les insectes sortent, dont des nuages de moustiques (ne pas oublier son répulsif !) : de quoi nourrir facilement grenouilles et araignées.
La pêche aux piranhas :
On peut la qualifier de miraculeuse, tant elle est facile ! Il suffit d'un hameçon au bout d'une ligne, d'un peu de viande, et hop, en 2 minutes, la proie mord de toutes ses dents !! Le "score" du jour : 7 pour Hervé, 6 pour Adrien et 2 pour Alice, le tout en une demie heure. Un peu meurtris mais bien nourris, les captifs sont relachés et repartent aussi sec dans les profondeurs de l'eau.
Les photos de los Esteros ici.