Du 15 au 23
avril :
Nous avons hésité longtemps avant de nous décider à faire ce crochet qui n’était pas prévu au départ, donc pas compris dans notre billet… Incités par David (ex-collègue d’Hervé fraîchement installé à Bali), et freinés par les frais de vol supplémentaires. Nous avons finalement décidé de rogner encore un peu le budget pour visiter cette île qui fait tant rêver…
David et Stéphanie
nous ont trouvé un logement
idéal (un grand merci à David et Stéphanie !) une petite villa de
style balinais avec une agréable piscine, à un prix très raisonnable. Le lieu
est un peu excentré, mais nous sommes au calme.
Nous arrivons le soir
du 15, le chemin n’est pas évident pour arriver jusqu’à la villa. Des nouveaux
quartiers se construisent un peu sauvagement et les routes ne sont que des
chemins de terre plus ou moins plats et surtout très étroits. Il fait chaud et
très humide.
Ce n’est que le
lendemain, une fois à la lumière du jour, que nous apprécions le lieu. Derrière
ses grands murs, se sont encore quelques villas, des rizières et de très jolies
petites vaches couleur fauve que l’on aperçoit.
Le premier jour, nous
prenons nos marques, et nous profitons de la villa. Après un déjeuner avec
David, nous filons faire des courses pour faire ce dont nous rêvons : des
crèpes, des brownies (on a un four !), une bonne purée de patates… pour
changer du riz et des restaurants, et retrouver un peu de nos saveurs
familières.
Ce n’est que le
lendemain que nous louons une voiture pour aller découvrir l’intérieur de l’île.
Nous nous dirigeons vers Ubud, lieu très touristique où se sont regroupés sur
des km, les boutiques et surtout les artisans de Bali. C’est avec beaucoup de
joie que nous traversons cette rue car même si elle est touristique,
l’artisanat que l’on voit ici est vraiment joli. Les balinais ont un grand sens
artistique et sont incontestablement doués de leurs 10 doigts : bois et
pierres sculptés, peintures, textiles, et beaucoup d’objets de décoration.
Nous allons marcher dans le sanctuaire aux singes : une forêt habitée par bon nombre de ces animaux, dans laquelle se dresse un temple. La nature est dense, la pierre noire de volcan garnie de mousse, les lianes s’enchevêtrent et les singes, habitués à la présence de l’homme, attendent leur banane. On les voit gambader un peu partout, ils sont adorables. Mais il vaut mieux s’aventurer dans ce lieu les mains vides et pas dans les poches : les petits malins vous prennent tout ce que vous avez en main, et si vos mains sont dans les poches, ils soupçonnent quelque objet intéressant et n’hésitent pas à vous sauter dessus pour voir !!! S’asseoir pour les observer est aussi risqué : ils viendront sans doute vous monter dessus, vous épouiller un brin ou vous faire un shampoing.
Après une visite
éclair au marché artisanal d’Ubud (que de jolies choses… on serait tentés de
remplir encore les valises… par prudence, on ne reste pas longtemps), nous
allons voir de superbes paysages : les rizières de Tegallalang nous font
rentrer dans la carte postale de Bali, dans le vert tendre des jeune pousses de
riz.
Nous passons au retour
visiter un centre de batik. Il est un peu tard, seule une jeune femme continue
le travail de dessin à la cire, et deux jeunes garçons s’entraînent. La
boutique a par contre encore ses portes grandes ouvertes, mais elle ne recèle
que peu de choses vraiment intéressantes. Deux très belles pièces de batik
traditionnel (hors de prix) sont noyées dans un flot de tissus à touristes,
pour la plupart imprimés.
Le lendemain, nous
bougeons moins loin. Nous allons à Denpasar visiter le Bali Museum. Ce musée,
situé près de Puputan square, lieu de verdure, est constitué de plusieurs
bâtiments en pierres volcanique sculptées et briques, entourés de petits
jardins. C’était autrefois le Palais du roi local.Le lieu est très agréable. Un
guide nous fait visiter l’ensemble et nous ouvre les yeux sur le monde
balinais : un monde hindouiste (en majorité) mâtiné d’animisme, où les
traditions sont encore extrêmement
vivantes (limage des dents, pour évacuer les mauvais esprits par exemple), et
où la beauté et l’esthétique ne sont jamais oubliées.
En sortant du musée,
nous en avons la démonstration, en croisant les cours de danse traditionnelle
des fillettes, et mieux encore, une adorable représentation des enfants à leurs
parents sur la pelouse de Puputan square. On a du mal à partir tellement ils
sont adorables !
Dans les rues, nous ne
cesserons de croiser des balinais se rendant au temple en costumes
traditionnels, les femmes chargées d’offrandes. On ne sait quelle est
l’occasion de ces processions, mais il paraît qu’il y en a un peu tout le
temps : naissance, premiers pas, passage à l’age adulte, mariage, décès,
célébration de dieux hindous (comme la déesse Sarasvati de la beauté, des arts
et de la connaissance, …) mais aussi problèmes quotidiens de vie de village, de
climatologie, … Tout donne lieu à cérémonie religieuse. Et un membre de chaque
famille se doit d’y participer.
Bali est l’île aux
mille temples, un village en possédant parfois plusieurs, chacun ayant sa
fonction. Et au sein de la maison familiale, il est aussi très fréquent d’avoir
un ou plusieurs petits temples pour vénérer les ancêtres. Ces bâtiments de
tailles diverses sont toujours soignés, en bois ou pierre sculptée, recouverts
de toits de chaume simple ou a plusieurs étages.
Le lundi, nous partons
pour la journée, en direction du volcan et du lac Batur.
Au passage, nous nous
arrêtons à Sumbawa pour visiter une plantation de café et de cacao. Nous
dégustons et nous apprenons sur le très prisé café Luwak (Kopi Luwak) dont le
traitement est assez spécial : les graines de café sont grignotées par des
petits mammifères sauvages, les luwaks (une civette asiatique), puis digérés et
expulsés par les animaux. Ces précieux grains qui ont été avalés tout rond sont
récupérés sur les sentiers, nettoyés et ensuite traités comme le café normal.
Sa saveur est semble-t-il inégalable, son prix aussi !!
Mais quand on sait ça, on n’a plus tellement envie de goûter…
Nous déjeunons avec la vue sur le volcan Batur, laissant voir une coulée de lave encore noire d’une petite dizaine d’années.
Nous allons ensuite
visiter le plus grand temple de l’île, le temple Besakih constitué d’un
ensemble de temples de tailles variables. De nombreux balinais s’y rendent pour
des cérémonies, tous vêtus de leurs habits traditionnels. Nous sommes surpris
par la pluie torrentielle, il nous faut écourter la visite et rentrer.
Mais avant, nous ne
pouvons éviter un crochet par le village de Tenganan, lieu réputé pour le
tissage traditionnel des doubles ikats. Malheureusement, ce jour là, toutes les
femmes sont au temple pour une cérémonie. Et les femmes sont celle qui
détiennent le savoir de cette technique. Nous rencontrerons Putu qui tient la
boutique de sa mère. Putu s’occupe de vendre, mais ne connaît pas tous les
secrets de la technique, et surtout de la teinture… Il baratine en montrant
quelques végétaux secs, m’affirmant l’existence d’une noix d’indigo, très
dangereuse, très bleue, que mama utilise pour teindre… C’est sérieux, je lui
dis que je souhaite en savoir plus et que si mama veut bien, je reviendrai un
autre jour, et je lui laisse mon téléphone.
Nous rentrons de nuit.
La journée a été fatigante, nous avons fait beaucoup de voiture.
Le lendemain, à la
demande générale, on ne bouge pas. Ça tombe bien, il pleut des cordes. Alors on
travaille et on fait des châteaux de cartes… Le soir, Putu me rappelle :
mama sera à la maison demain et elle veut bien me donner quelques indications.
Il n’y a pas à
hésiter, je réserve ma voiture pour le lendemain. La note ici en lien, est sur
ma journée passée à Tenganan. Hervé et les enfants feront leurs activités de
leur côté (encore sous la pluie) : petit déjeuner avec David, un peu de
piscine et plage entre le gouttes. Plage semble-t-il décevante…
Le jeudi, nous irons
parcourir le marché de Kumbasari, à Denpasar : d’un côté le marché
traditionnel plein de couleurs, de saveurs et surtout d’odeurs… et de l’autre
côté le marché artisanal, où l’on trouve tout pour décorer sa maison à la
balinaise… Adrien trouve un petit costume de balinais, spécial cérémonies, ça
lui va très bien !
Puis nous nous rendons
pour la fin de l’après-midi au temple Tanah Loc, très joliment planté sur une
petite île accessible à marée basse (le mont St-Michel de Bali). Le lieu est
très joli, et très, très touristique : avant d’arriver au temple il faut
compter au moins 10-15 minutes de marche dans une longue rue piétonne et
commerçante…
Nous sommes
malheureusement à l’heure de la marée montante. On ne peut plus accéder au
temple (il paraît, dixit notre chauffeur, qu’il est gardé par un serpent noir et
blanc très gentil qu’il suffit de caresser pour obtenir la bonne chance). Les
vagues sont fortes et se cassent avec violence sur les rochers, n’épargnant pas
les petits malins partis prendre un bain de pieds.
Le soir, nous dînons
chez David, Stéphanie et Baltazar (2 ans et 4 mois),avec en prime un concert des garçons.
Puis nous faisons nos
bagages : demain retour à Singapour pour récupérer nos valises et passer la
nuit, puis direction l’Inde…