Le 9
février :
Nous
quittons le matin notre auberge de Tokyo pour Kyoto, par le TGV japonais :
le shingkansen. Départ à 11h pétantes, arrivée à 13h21 toutes aussi
pétantes ! La précision japonaise. Notre avis ? C’est bien plus
confortable que le TGV car il y plus de place pour les passagers et surtout
pour les grandes jambes (pas pour les valises par contre).
Nous
prenons ensuite le bus pour nous déposer à notre nouvelle auberge de jeunesse. Là, c’est le
grand luxe, un peu à l’écart du centre ! Les bâtiments sont vastes,
clairs, dans le style japonais. Nous apprenons que le lieu a remporté le prix
de l’auberge de jeunesse la plus confortable au monde l’an passé… ça le vaut
bien !
Nous
testerons cette fois les bains japonais : douches et grand bain commun
d’eau brûlante. Attention, il faut bien suivre les règles d’usage : on se
lave bien sous la douche (assis !) avant de rentrer dans un bain de
41-44°C pour se relaxer, ou cuire, c’est selon… Bien sûr, il y a un bain pour
les hommes et un bain pour les femmes ! Tout est incroyablement
ordonné : chacun a ses petits chaussons, pas besoin d’ouvrir tous les
placards de la cuisine pour trouver une casserole, un verre ou un bol, le
contenu de chaque tiroir et placard est pris en photo et collé sur la porte.
Après
un temps de découverte du lieu, nous avons un message à l’accueil : une
invitation à dîner d’un tisserand de Kyoto (M Nonaka) contacté quelques jours au paravent ! Nous
avons juste le temps de nous préparer avant de prendre le bus pour le musée
Hosomi, en centre ville. C’est étrange, le musée est fermé, la porte juste
entrouverte… Après une attente
trop longue, on finit par oser passer l’entrée… Mais oui, le dîner est en bas,
dans le restaurant du musée converti pour la soirée en réception familiale par
le propriétaire des lieux ! Un moment inattendu et assez
hallucinant : se retrouver au Japon à manger un pot-au-feu Français,
cuisiné par un des plus importants collectionneurs de costumes de théatre Nho,
et de textiles péruviens, dans son propre musée…
Nous
rentrons incrédules de cette soirée, mais avec en prévision des jours suivants
un programme de visites sur mesure, autour des textiles !
Le 10
février :
M
Nonaka vient aujourd’hui nous prendre à notre auberge pour rendre visite à un
de ses amis teinturier d’indigo vivant à Myiama-cho, petit village dans les montagnes à environ 1 heure de
Kyoto. Le temps est maussade et froid. Le paysage nous fait penser aux Alpes,
les sapins remplacés par des cèdres qui poussent bien droits et qui servent à
la construction des maisons traditionnelles. Il reste des petits tas de neige
des jours précédents. La route est étroite et sinueuse.
Nous
arrivons au « small indigo museum », installés dans la maison de
Shindo, teinturier à la retraite, qui continue doucement son activité en
maintenant pour son petit musée quelques cuves de démonstration. Le climat du
mois de février ne permet pas aux cuves de fonctionner correctement, il fait
trop froid. La maison est traditionnelle, en bois, avec un toit en chaume
couvert de mousse. C’est une des plus anciennes du village (environ 200 ans).
On se croirait dans un chalet à la montagne.
Shindo
et sa femme nous ont préparé un repas typique avec en plat principal, le
pot-au-feu japonais : un nikujaga, un régal, très légèrement différent du
nôtre.
Nous
prenons le temps de discuter textiles, teintures,… de visiter son petit musée
(fermé en cette saison), de voir son atelier et les alentours de la maison.
Au
retour, M Nonaka nous dépose au pavillons d’or, le Kinkaku-ji, que l’on visite avant de
rentrer à notre auberge. Le bâtiment est une réplique fidèle de 1950. L'original (du XIVème siècle) fut détruit par un incendie. Lieu de retraite de Yoshimistu, troisième shogun Ashikaga, qui choisi la voie monastique sans renoncer à son pouvoir. Le lieu fut transformé en temple zen après sa mort.
De retour à l'auberge, dans une ambiance conviviale, nous apprendrons à faire les fameuses
douceurs japonaises : les namayatsuhashi.
Le 11
février :
Journée
excécrable au niveau du temps !!!
Nous
allons visiter le musée Hosomi, là où nous avons dîné le premier soir. La
collection de costumes de Nho est très belle. Il faudrait cependant quelques
petites touches de restauration pour que ce soit parfait. On aime les masques
et le gros poisson en tissus !
Il
pleut toujours des cordes et nous
renonçons à d’autres visites avec un temps pareil. Nous rentrons travailler
pour le reste de la journée.
Le 12
février :
Le
matin, nous visitons le temple Daitoku-ji, fondé en 1325, intimement lié à la cérémonie du thé, et son célèbre jardin sec, le Daizen-in (désolé, pas de photos).
Nous
retrouvons pour déjeuner M Nonaka qui nous emmène déguster les très populaires
tonkatsu (porc pané) : les nuggets japonaises très croustillantes.
Bien
repus, nous sommes invités à visiter les ateliers de tissage de M Nonaka, voir
sa collection de textiles du Laos et pour clore, voir de près un des volumes du
célèbre « Dit du Ganji » tissé par son père. Une après-midi textile
impressionnante qui mérite une note à part entière (voir cette note).
Vous
avez compris, nous alternons entre textiles et restaurations (alimentaire).
Nous allons donc dîner en compagnie de M. Nonaka et de sa famille dans un petit
restaurant japonais, un bouiboui typique tenu par un seul homme, type samouraï,
où nous mangeons du poulet grillé sur de petites brochettes devant notre nez.
Nous avions bien précisé que nous voulions manger simple et léger :
simple, ok, mais léger, non !!! Les plats nous arrivent au compte-goutte,
au fur et à mesure de la cuisson et en 1 exemplaire (heureusement !). Le
tout arrosé de thé vert. Au menu :
-
petite
salade,
-
grosse
salade,
-
brochette
de boulettes,
-
brochette
de cœur,
-
brochette
de cuisse, (là, on est callés !)
-
foie
cru, (ça se gâte…)
-
brochette
de cartilages,
-
brochette
de peau,
-
brochette
de gésiers
-
brochette
de hachi au gingembre, (ch’est très bon)
-
croquette
de riz grillé
-
boulette
de riz (onigri),
-
bol
de riz avec œuf + poulet + sauce (un plat en soi ; là, on explose !!)
Nous sommes malheureux, nous n'avons pas de photos de cette soirée, faute de batterie !
Je crois que l’on va prendre quelques kilos au Japon…
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