Le 26 février :
Réponse à la question « que venons-nous faire à Nagoya ? » : nous venons visiter les usines Toyota. Nous passons de la culture à l’industrie pour voir une autre facette du monde : les coulisses de l’automobile.
Ici, tout est Toyota. Nous partons tôt le matin pour gagner le point de rendez-vous, un grand show-room Toyota, à 1H30 de Nagoya.
La visite commence par deux démonstrations.
La première, et la plus surprenante, est la présentation d’un petit robot qui joue de la trompette, plutôt bien d’ailleurs. Bon, son répertoire et l’interprétation sont un peu limités, mais le défi technologique a bien été réalisé. Il bouge les doigts sur les pistons, il à vraiment des poumons et respire pour de bon !
La deuxième démonstration est un gadget du futur plutôt joli et design, mais qui nous laisse perplexe : un véhicule individuel conçu comme une chaise roulante pour la promenade ? Mais que vont devenir nos jambes ?? Et même l’utilisation par des personnes à mobilité réduite ne me semble pas très pratique (trop volumineux, pas d’espace de stockage…).
Nous visitons ensuite deux sites de production (photos interdites). Les enfants voient pour la première fois en vrai à quoi ressemble une chaîne de production industrielle. Et celle-ci est impressionnante : 400 000 véhicules sortent de ces usines par an, avec 1000 robots et 600 ouvriers (1 robot réalisant le travail de 90 hommes !). Les robots (des bras mécanisés) ont un aspect humain dans leurs gestes… et les hommes ressemblent à des machines. On se dit que passer sa vie à serrer de boulons (toujours les mêmes boulons), ou vérifier les klaxons, doit finir par être abrutissant ! Bref, les coulisses de l’automobile sont un univers monotone et angoissant.
Mais les enfants sont ravis et impressionnés d’avoir vu ça en vrai. Moi, je n’ai qu’une hâte : sortir de là !! Sortir de l’usine, et sortir de Nagoya… Le temps n’aide pas (il pleut des cordes toute la journée), l’auberge est triste du type blockhaus, sans cuisine et sans internet, la ville est haute et pleine de costumes noirs.
Pour trouver un accès internet, on nous indique un « manga kissa » près de la gare. C’est un système typiquement japonais, un lieu où l’on peut lire des mangas, consulter internet, jouer à des jeux vidéos, regarder un film, ou même dormir et prendre une douche. Ça manquait à notre expérience japonaise… Maintenant, c’est fait. Et qui est la plus heureuse ? C’est Alice !!!
Le 27 février :
Nous partons pour le musée Toyota. La bonne surprise du jour, c’est qu’il fait grand beau ! Ça fait du bien !
Le Musée Toyota est situé sur le premier site industriel d’un génial inventeur : Sakishi Toyoda (1867-1930). Ce dernier s’est en premier lieu intéressé à l’industrie textile et a mis au point de nombreuses machines avant de créer le « power loom », un métier automatique qui s’arrête automatiquement lorsqu’il y a un problème de fabrication. Cette invention lui rapporte beaucoup d’argent, et il décide de se tourner vers l’industrie du futur : l’automobile. Il crée alors le groupe Toyota que l’on connaît aujourd’hui.
Ce musée est vraiment très bien fait. Il montre de façon très didactique les débuts de l’industrie textile et automobile, et l’évolution de la mécanisation des tâches, jusqu’aux machines les plus récentes. Le tout est illustré par des démonstrations proposées par un nombreux personnel. On apprend plein de choses, même si presque tout est en japonais.
Nous serions bien restés la journée dans ce musée tellement il y a a voir et a apprendre, si nous n’avions en tête de rechercher un peu de nature… Nous devons partir pour Hakone, dans les montagnes, à quelques km au sud du Mont Fuji. Mais la nature est difficile à atteindre : 1 heure de train (shinkansen) et 45 minutes de bus. Malheureusement, plus nous nous approchons du but, plus le temps se dégrade. Il pleut de plus en plus.
Nous arrivons la nuit tombée, sous la pluie… L’auberge de jeunesse que nous avions réservée (avec difficulté, et on comprend pourquoi) s’avère fermée d’après les gens du coin… On rappelle, et une personne nous confirme que c’est ouvert. Ouvert, juste pour nous !!! On vient nous chercher. L’auberge fermée depuis plusieurs mois, est froide et humide. Les sources chaudes soufrées de la région coulent en continue dans le bain japonais de l’auberge, mais ont abîmé le métal. L’odeur n’est pas terrible et le lieu est loin d’être nickel. Il n’y a pas de cuisine, juste un gille pain et un micro-onde : dur de se faire cuire un plat de pâtes ce soir !! On se croirait dans un hôtel fantôme… Par chance, les enfants dorment bien. Mais les parents ont froid et l’humidité nous transperce les os. La pire nuit du voyage !
Le 28 février :
Au réveil, on peut deviner que nous sommes dans un environnement superbe : enfin la forêt et la montagne, mais dans un brouillard à couper au couteau et sous des trombes d'eau. Le temps est si mauvais et l’auberge si peu confortable (disons même glauque !) que nous décidons aussi sec de rentrer à Tokyo ! Dommage pour le bol d’air… On n’aura même pas vu le Mont Fuji…
À l’arrivée à Tokyo, il nous faut attendre 17 heures l’ouverture de notre auberge. Nous patientons dans un « Manga kissa » où nous prenons des nouvelles du monde : le tremblement de terre au Chili et les alertes au Tsunami sur les côtes Pacifique. Le Japon a déjà reçu l’onde de choc avec un premier tsunami qui a fait monter le niveau de la mer de 1 mètre, sans dégâts, mais des zones côtières sont évacuées et des routes sont fermées en prévention d’autres vagues… Nous avons de la chance ! Le soir, nous sommes contents de retrouver notre chambre style japonais et de nous poser ! Cette envie de nature non exaucée fut tout de même un peu fatigante…
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.