Du 1er au 7 mars :
De retour dans la vie trépidante de Tokyo, nous nous engouffrons de nouveau
dans la foule.
Nous parcourons le quartier de Shibuya avec en premier lieu, à la sortie du
métro, un saut vers la statue du chien Hachiko. La petite histoire veut que ce
chien, très attaché à son maître, vint l’attendre tous les soirs, comme à son
habitude à la sortie du métro. Son maître décédé, il revint ainsi tous les
jours jusqu’à sa propre mort… Les japonais ont rendu hommage à la fidélité en
érigeant la statue de ce chien.
A Shibuya, nous sommes au cœur du Japon moderne avec ses grands buildings,
les écrans géants sur les façades passant clips, publicités, et autres
cauchemars visuels. Des grands magasins de mode, d’électroniques, de jeux
crient tous un fond sonore différent. C’est la cacophonie, la foule !
Dans ce quartier, nous faisons halte au musée de l’électricité, ou plutôt
au grand showroom TEPCO, la société distribuant l’électricité au Japon. Les
enfants adorent car il y a plein de boutons à tripoter pour comprendre comment
ça fonctionne, de la centrale électrique (nucléaire surtout ) à la
consommation, en passant par le réseau de distribution. 5 étages pour se faire
une idée de la politique énergétique du pays : promotion du nucléaire pour
fournir plus, promotion du confort tout-électrique avec la maison modèle du
XXIème siècle de la cuisine à la salle de bain… On est TRES loin des
préoccupations de réduction de la
consommation ici !
A la recherche de petit matériel de couture, nous découvrons un immense
magasin pour les travaux manuels, mais aussi pour plein d’autres ustensiles
plus ou moins utiles pour la maison : Tokyu Hands. Parcouru en long et en
large, surpris, amusés ou dépités,
j’ai fini par trouver ce qu’il me fallait : épingles à têtes plates et
troisièmes mains.
Nous parcourons aussi le quartier d’Akihabara, réputé pour l’électronique.
Non, nous ne craquerons pas pour un nouveau gadget !
Un petit détour vers Tokyo Tower, un jour de pluie… C’est un peu
tristounet, même avec la couleur rouge de la tour.
Puis, la promenade nous mène vers le temple Zojo-ji, gardé par une
multitude de petites statuettes d’enfants aux bonnets rouges et moulinets
multicolores qui égaient le paysage, et enfin au marché aux poissons. Nous
sommes un peu tard pour la criée, mais nous voyons tout de même de beaux
spécimens, et mangeons dans un « sushi roulant » du
super-frais !! Toute une ambiance , avec les cuisiniers qui préparent
les sushi sous nos yeux, du simple saumon ou thon, aux poissons plus rares et
aux mini seiches, mini crevettes et anguilles…
Nous poursuivons vers le quartier Ginza et ses boutiques chics. Le grand
luxe n’est pas original. Dans tous les pays, ce sont toujours les mêmes que
l’on retrouve : Hermès, Chanel, Dior,… Il n’y a aucune raison de s’attarder
par ici.
Nous retrouvons pour une soirée, notre ami Nobu de Servas. Il nous convie
chez lui pour une initiation à la cérémonie du thé, suivi d’un dîner. Nous
sommes le 4 mars, le lendemain de la fête des filles. Ce jour là (le 3 mars),
les filles sont à l’honneur dans les foyers. Les poupées traditionnelles sont
de sortie et on les pose en évidence dans le salon. Elles sont censées porter
chance aux jeunes filles, mais attention, ce ne sont pas des jouets ! Nobu
et sa compagne nous préparent un peu de cette fête pour Alice, avec un repas
tout spécial.
Nous sommes contents d’être initiés à la cérémonie du thé en sa compagnie.
Car suivre toutes les règles de tenue et de concentration est un peu difficile
pour le plus jeune qui est loin de pouvoir se mettre dans la peau d’un
japonais…
La cérémonie du thé est un rendez-vous de partage convivial. Mais ce n’est
pas une convivialité dans la spontanéité. C’est un moment de calme et de
sérénité où tout l’environnement est soigneusement agencé sur un thème. Les invités
viennent en paix, partager et discuter dans l’harmonie de cet environnement.
Pour cette première fois, c’est Mayumi qui est maîtresse de cérémonie. Les
participants sont assis en seiza (sur les genoux). Pour commencer, nous goûtons
un thé particulier pour la fête des filles : un bouton de fleur de
cerisier dans un bouillon légèrement salé. C’est très subtil et particulier, un
délice… Suivent quelques douceurs japonaises, tout dans la légèreté et le
plaisir des yeux. On se doit d’apprécier les moindres détails les couleurs, les
saveurs, les odeurs, la céramique,… Et de s’incliner bien bas en remerciant ses
hôtes.
Le thé vert est ensuite préparé avec un matériel bien spécifique, et des
gestes très codifiés. La poudre de thé est fouettée dans le bol avec de l’eau
chaude. Le bol de thé est posé devant un premier convive. Ce dernier s’incline
et prend le bol avec la main droite et le pose sur la main gauche. Il faut
alors tourner le bol de 2 quarts de tour, le motif principal devant lui, et
boit en une ou plusieurs gorgées, la dernière emmène la mousse et tout le fond. On retourne alors le
bol de 2 quarts de tours (motif face à la maîtresse de cérémonie), on repose le
bol et on s’incline admirant la céramique et remerciant bien bas. Un nouveau
thé est préparé dans le même bol et est présenté à la personne suivante, et
ainsi de suite…
Bien, pour ce premier essai, on se sent rigides et gauches, avec des
fourmis dans les pattes… un peu comme une famille d’éléphants dans un monde de
délicatesse. Merci à Nobu et Mayumi pour leur tolérance ! On fera mieux la
prochaine fois !!!
Mayumi nous sert ensuite le repas de la fête des filles : un riz
agrémenté d’œufs de saumon, de crevettes, de champignons, d’omelette coupée en lanières,
de carottes finement rapées, de lotus, avec un bouillon de coquillages et
quelques verdures en « pickles ». Ce fut excellent !!
Un grand merci pour cette agréable soirée.
Une autre visite a marqué nos derniers jours à Tokyo : la visite du
Ghibli Museum.
Vous connaissez certainement les dessins animés de Hayao Miyasaki sortis des studios
Ghibli : « Le château dans le ciel », « Pompoko »,
« le château ambulant », « le voyage de Chiiro »,
« princesse Mononoke », « mon voisin Totoro », « Kiki
la petite sorcière », et le dernier sorti « Ponyo sur la
falaise »… bien sûr, on ne les cites pas tous, sinon ça prendrait trop de
place . Tous ces films ont un succès énorme au Japon, et la visite du
Ghibli
Museum est un parcours pour les initiés : réservation bien à l’avance
car les entrées sont limitées, dans des billetteries automatiques, tout en
japonais ! Hervé a transpiré pour nous les avoir, et ça valait la peine.
Le musée, situé à Mitaka, dans un coin de verdure, la chance a voulu que le
jour de notre visite fut couronné par un ciel bleu et des températures
printanières, ce qui fut assez rare pour nous !!
Le musée est un grand bâtiment aux formes rondes, aux couleurs vives et au
décors féérique, à l’image de la production. Dans les pièces, on découvre
l’univers de travail d’un créateur de dessins animés, ainsi que le travail
d’une équipe pour la mise en images, en couleurs, les prises de vue, les
premiers roughs… Très didactique bien que tout en japonais. Mais il y a aussi
plein d’applications qui montrent avec poésie le travail d’animation, et
l’univers fantastique des studios Ghibli. On a adoré, à l’unanimité, avec un
souvenir précieux de la projection d’un petit court métrage exclusif :
« おしまい ちゅうずもう (oshimai chuuzumoo) », on n’a pas
la traduction en français… mais c’est l’histoire d’un couple de vieux paysans
qui découvrent en leur petite maison une équipe de sumotori un peu particulière,
des petites souris malheureusement un peu chétives pour faire face à leurs
adversaires… Vraiment un petit bijou d’animation qui vous fait découvrir plein
de petits détails de la culture japonaise avec beaucoup de poésie et d’humour !
Les photos à l’intérieur du Musée sont malheureusement interdites… Il
faudra vous déplacer pour voir ce décor merveilleux.
Nous avons aussi remis l’expérience de la cérémonie du thé avec Alice,
cette fois dans le parc Yoyogi. Le temps fut tellement épouvantable ce jour là,
que nous avons préféré nous réfugier une heure au chaud et au calme que de
poursuivre notre marche dans le parc qui est pourtant superbe, une vraie forêt
en centre ville.
Nous apprenons de nouvelles subtilités, avec un décor totalement épuré, orienté vers le thème de la fête des filles, avec des petites poupées.
Cette semaine est aussi pour le travail. Nous trouvons le lieu idéal pour
nous poser et nous concentrer au calme : la médiathèque de l’institut
franco-japonais. On y passera 3 après-midi.
Le 8 mars :
Nous quittons le Japon.
Jusqu'à la dernière heure, les japonais nous épatent par leur gentillesse et leur soif de partager leur culture. Même à l'aéroport, nous pourrons une dernière fois bricoler en attendant notre vol, encore quelques origamis et un peu de calligraphie !
Les photos de Tokyo ici.
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