Le 25
octobre :
Nous partons pour
la Quebrada Humahuaca, vallée située au nord de Salta et longue de 155 km
longeant le Rio Grande.
Nous prenons un
bus pour San Salvadore de Jujuy, puis un autre pour Purmamarca…. Nous voilà à 2
100 mètres d’altitude.
Nous nous posons à
l’hôtel et allons déambuler dans ses ruelles de terre. Le vent se lève, la
poussière vole. Tout est sec, la végétation aussi : ronces, cactus… seule
une ligne de verdure suit le cours du Rio : quelques cultures et des
arbres tout en longueur comme des peupliers (alamo).
Les maisons sont
toutes en briques de terre crues. De nombreux chantiers de construction sont en
cours pour faire face à l’essor du tourisme. Mais ces nouvelles constructions
gardent le style et les matériaux traditionnels. On aime.
Dans le village,
une multitude de petits marchands d’artisanat entourent la place, et des
boutiques plus chics sont présentes un peu partout où l’artisanat est de bonne
qualité. Il y a dans la région des artisans créatifs. Ce que l’on n’a pas vu
ailleurs, c’est le travail du « bois » de cactus. Ces gros cactus qui
poussent un peu partout sont des espèces protégées et grandissent d’un cm par
an. Ils sont de vraies éponges, et lorsqu’ils meurent se dessèchent et
durcissent donnant un bois alvéolé. On a alors le droit de le récolter. On en
fait des poutres de maison, des abat-jour, des plateaux, … Et allié au bois,
des meubles très sympas…
Le soir, nous
dînons de quelques spécialités en musique, le temps de rencontrer une française
courageuse partie seule à vélo depuis l’Equateur et avec destination finale,
Ushuaïa. On lui souhaite plein de forces et de courage pour finir son
périple ! Son site ici.
Le 26
octobre :
Le matin, nous
entamons une promenade à pieds pour la montagne aux sept couleurs, toute proche
du village. C’est en effet un paysage incroyable, minéral et surprenant de couleurs.
L’après-midi, nous
prenons un taxi pour nous rendre à Salinas Grandes. Nous passons par une route
de montagne sinueuse (refaite tout récemment), un col à 4 170 mètres, pour
redescendre ensuite en lacets jusqu’à la plaine des salines à 3 600 mètres.
Cette plaine s’étend sur 50 km de long et 35 km de large. La couche de sel va
de 60 cm à plusieurs mètres de profondeur. Le lieu est toujours exploité pour
un très maigre salaire (en moyenne 6 Pesos par jour…) dans un climat
rude : très chaud et lumineux le jour, froid et terriblement venteux le
soir. La technique de récolte pour le sel pur est la suivante :
On creuse des
bassins dans le sol. L’eau présente sous la croûte de sel remonte peu à peu et
rempli ces bassins. Le sel se cristallise ensuite lentement et il faut un an
avant que le bassin soit de nouveau rempli d’un beau sel blanc et pur, prêt à
être récolté. Aujourd’hui, des camions se chargent du transport vers la ville.
Mais avant les années 70, lorsque la route n’existait pas, le transport se faisait
à dos de bête et mettait environ 5 jours. On peut imaginer des caravanes
semblables dans l’Himalaya (la neige en moins !).
Avant de quitter
les lieux, nous passons par la maison des travailleurs, entièrement faite avec
des briques de sel ! A l’intérieur, le mobilier est aussi en sel (bacs,
tables).
Le 27
octobre :
Nous partons ce
jour en excursion jusqu’à Humamarca. Un taxi nous prend à l’hôtel et doit nous
ramener le soir directement à Salta (beaucoup de km en perspective).
Notre première
halte est à Tilcara, petite ville coloniale à une vingtaine de km de
Purmamarca. Là est situé un centre archéologique et une jardin botanique de
cactus. Un lieu à ne par rater dans la région !
Nous avons aimé
nous promener dans ce jardin « piquant ». Et aussi gravir la colline
de la Pucara, site archéologique découvert et mis en valeur par l’archéologue
Ambrosseti. Attention, ne pas se tromper : la pyramide tronquée située sur
le plus haut point n’est pas une pyramide Incas !!! C’est un monument
élevé aux … archéologues !!! Le village préhispanique fut découvert selon
la théorie suivante : les indiens consommaient beaucoup de fruits de
cactus et sur leurs excréments poussaient donc une plus grande quantité de
cactus ! Les archéologues ont donc choisis des lieux où y poussaient une
grande quantité. Et il est vrai que la colline en est envahie.
Le lieu choisi par
les indiens est stratégique, à 60 mètres au dessus du fleuve et s’étend sur
environ 9 hectares. Il fut habité du IXème siècle au XVème siècle et a pu
abriter jusqu’à 1 500 personnes.
Quelques
reconstitutions de maisons ont été faites en pierres sèches et toits de terre
crue, alternant avec des ruines en tas de pierre à peine visibles sous les
cactus.
Les indiens
vivaient de commerce du sel, d’obsidienne, de basalte, de turquoise et autres
roches pour fabriquer outils, pointes et projectiles et les troquaient contre
des produits de la vallée : bois, plumes, noix, teintures et
hallucinogènes (cebil).
Nous reprenons la
route vers le nord, et passons le tropique du Capricorne (petite photo
oblige !)
Arrêt suivant dans
le petit village d’Uquia pour visiter la petite église de San Fransisco de
Paula y de la santa Cruz où l’on découvre une surprenante série d’anges
arquebusiers ou plutôt militaires… Sujets étonnants, de belle qualité pour une
si petite église !
Puis encore
quelques km pour atteindre Humahuaca à 2 900 mètres d’altitude, dernier petit
village de la Quebrada avant le vide total et la frontière bolivienne. On y
découvre un imposant monument aux héros de l’indépendance, et une église dotée
d’un carillon de midi mécanique, faisant sortir le saint quotidiennement de son
alcôve de métal : un spectacle en soit !
Après une bonne
pause déjeuner, nous rentrons en direction de Salta, quelques imprévus de route
en prime : contrôle sauvage de police et chauffeur pas en règle… Tout ça
nous prend un peu plus de temps que prévu…
Les photos de cette virée ici.
Le 28
octobre :
RAS…
Retour vers Buenos Aires en bus.
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