Le 24 avril :
Ça y est, nous voici en Inde, dernière étape de notre long voyage.
Ce sera un séjour
particulier, à Auroville essentiellement.
Auroville est située à quelques kilomètres au nord de Pondichéry un ancien comptoir français de l’Inde du sud. C’est un
embryon de ville utopique, créé il y a 40 ans, se basant sur les idées d’un
grand philosophe indien : Sri Aurobindo.
Lors de mon dernier
séjour en Inde, j’y ai fait une halte de 10 jours… Mais c’est bien peu pour
sentir et comprendre ce qu’il s’y passe. C’était juste un avant-goût, espérant
y revenir en famille pour tenter d’y vivre… un peu… afin de se faire une idée
personnelle sur cette utopie qui incarne de nombreux rêves et fait grincer nombre de critiques : encore non aboutie ou avortée, passée ou
avenir, terrain d’expérimentations de chercheurs d’espoir dans un monde désespéré ???
Enfin voilà, nous y
sommes…
Par chance, une amie
aurovilienne nous a trouvé une jolie villa, certes un peu excentrée, mais
peut-être ce qu’il y de mieux. Merci Ann !!
Premières
démarches à faire : trouver un moyen de locomotion (vélos pour commencer,
on verra si l’on résiste à la chaleur), faire sa carte de « guest »
et ouvrir un compte. Ceci nous permettra de prendre part à la vie aurovilienne
plus facilement.
En attendant de nos
nouvelles, si votre curiosité vous y pousse, allez consulter le site de la
ville.
Et voici une définition par au aurovilien de la première heure, de ce lieu indéfinissable :
« Il y a deux cent cinquante ans, il y avait un forêt vierge à l’emplacement d’Auroville. Des éléphants y vivaient en liberté, ainsi que toutes sortes d’animaux. L’avidité des hommes, qu’ils soient des envahisseurs colonialistes ou des autochtones, a dévasté cette terre, ils l’ont brûlée, l’on tuée comme ils le font encore en Amazonie, en Afrique ou ailleurs. La nature a fait le reste : l’eau de la mousson ne servant plus à rien, a dévalé jusqu’à la mer, y entraînant les terres arables, puis le sol rouge, creusant de profonds canyons, désolant la nature, colorant la mer sur des kilomètres à chaque pluie. Le désert légué aux auroviliens, était aussi saccagé que nous l’étions nous-même. Terre pauvre mais généreuse, elle attendait l’amour, la foi, la passion pour renaître. Tout était là, enfoui au cœur de l’étendue désertique, prêt à s’éveiller. Tout est là au fond de nos cœurs, de nos corps, prêt à revivre. Nous avons appris à la terre à ne plus avoir peur de la mousson, des hommes, des animaux. Nous lui avons consacré notre temps, notre patience, notre attention, notre amour. Et la terre a répondu, et les arbres ont jailli du sol, les oiseaux sont revenus d’abord, puis les animaux. La nature est née une deuxième fois, identique et différente. Différente parce que deux fois née. Et les hommes sur le plateau ont aussi appris à ne plus avoir peur, peur d’eux-mêmes, peur des autres. Il a fallu mettre beaucoup de conscience dans nos actes, des plus communs aux plus exceptionnels pour faire apparaître ce quelque chose de miraculeux qu’il y au fond de chacun de nous. Et je crois que beaucoup d’entre nous sont nés une deuxième fois… »
Extrait de :
« Auroville, un aller simple ? » de Jean Laroquette, mars 2006,
Monéditeur.com
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