Les 16 et 17 mars :
Nous partons avec la famille Dagicour (Anne, Marcellin, Alice et Tom) pour
une excursion de deux jours dans le nord du Vietnam, à Sapa.
Hervé et Marcellin ont négocié ferme pour avoir quelque chose de bien au
niveau du train (train couchette à l’aller et au retour) et au niveau de
l’hôtel. On a même payé un peu plus cher… Mais on peut dire que les vietnamiens
sont de bons vendeurs, car parmi tous les différents prix affichées, c’est ma
fois, toujours la même chose qui est servi !!!
Après une nuit dans le train, nous arrivons donc très tôt à la gare de Lao
Caì (5 heures du matin), puis prenons un bus pour Sapa (encore une heure). Nous
sommes sur les routes de montagne et dans la brume lorsque le jour se lève.
Après un petit déjeuner à l’hôtel et un court repos, nous partons pour un
premier petit treck (7 km), vers le village de Cat Cat où vivent des H’mongs
noirs. On les appelle ainsi à cause de leurs costumes traditionnels teint en
indigo saturé, proches de la couleur noire.
Sous la brume, nous apercevons les rizières à flanc de montagne. La descente
est abrupte, mais le sentier est bon, refait à neuf pour les touristes. Nous
ferons presque tout notre chemin en compagnie d’un couple de vieux H’mongs, un
peu éméchés…
La montée est aussi abrupte et plus pénible car le temps se gâte : la
brume descend de plus en plus et se transforme en pluie fine et désagréable.
Nous finissons l’après-midi à l’hôtel, à l’abris et au chaud. Les enfants
travaillent.
Le deuxième jour, nous partons pour 12 km vers le village de Ylinhho dans
la vallée de Muong Hoa, où vivent des H’mong noirs. Tous les groupes partent
quasiment en même temps, suivis de nombreuses femmes H’mong. C’est un vrai
troupeau, assez désagréable. On a du mal à profiter de la nature, de la vue
encore un peu bouchée par la brume. Heureusement, les femmes H’mong sont de
compagnie agréable. Tout le long de la marche, elles discutent, curieuses des
touristes qui leur rendent visite, elles travaillent les tiges de chanvre
qu’elles fileront et tisseront plus tard (voir la page), elles confectionnent
aussi des petits chevaux en tiges de jeunes bambous pour les enfants et
escaladent les pentes abruptes pour récolter les jeunes pousses.
La marche est ici plus difficile : route, puis chemins de terre, et
enfin rizières boueuses, à flanc de montagne où on a bien cru finir dans la
gadoue.
Plus nous descendons, plus le brouillard se dissipe, le paysage se dévoile
peu à peu. Les paysans commencent tout juste à retravailler la terre, à
retourner les rizières avec leur charrue à boeuf pour pouvoir planter le riz
début mai et récolter en juin. Les hommes sont aux travaux des champs.
Ce sont des mères de famille, mais aussi des fillettes (seuls 40% des
enfants vont à l’école) qui nous tiennent ainsi compagnie jusqu’à la limite de
leurs territoires, un pont suspendu. A ce moment, elles déballent bien sûr leur
marchandise pour vendre des petites pièces de textiles brodés, des bracelets ou
boucles d’oreilles…
Après le pont pond, nous passons chez les Zaos rouges. Tout de suite,
nous voyons dans les traits de la population l’influence chinoise. Leurs
vêtements sont toujours teints d’indigo, mais la coupe et les broderies
diffèrent. Leur coiffe est rouge écarlate. Elles portent, comme les H’mongs
noirs, soit un panier en osier dans le dos où elles stockent leur marchandises,
leur parapluie, soit un bébé. Les femmes mariées ont les sourcils épilés et le
haut du front rasé.
Nous pique-niquons dans un petit restaurant, et repartons pour une marche
plus facile vers les villages de Lao Chai et de Ta Van. Nous avons laissé le
troupeau de touristes, de Zaos et de H’mongs derrière nous, le ciel se dévoile juste ce
qu’il faut pour ne pas nous brûler les yeux. Cette fin de promenade est idéale.
Les garçons courent, se dépensent un peu et nous profitons du paysage.
Dans le dernier village, quelques petites boutiques vendent des costumes
traditionnels. Je ne résisterai pas à un costume de H’mong noir et à une veste
Nù.
Ma copine Lili me vend sa propre veste (la plus jolie) et en attendant le
bus, tous essayent de nous vendre leurs textiles : essayage de chemises Zao rouge, de coiffes et de jambières… Le porte monnaie s’est délesté, mais
ça en valait bien la peine !
Et je glane ça et là quelques infos sur leur indigo : chaque famille a
sa petite plantation, et chaque été, il sert à teindre les textiles tissé le
reste de l’année, ou re-teindre les vêtements. Les cuves semblent encore 100%
naturelles, mais pour le confirmer, il faudrait revenir à la saison chaude !
Nous rentrons à l’hôtel, attendre le bus qui nous mènera à la gare pour
prendre le train couchette.
Cette escapade nature nous a fait du bien à tous : les enfants qui ont
pu trouver d’autres partenaires de jeu, et les adultes qui se sont partagés
anecdotes et tuyaux de voyageurs...
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