Les 20 et 21 février :
Nous sommes à Nara, un peu plus au sud de Kyoto.
La ville fut fondée en 710 comme première capitale du Japon (les 1300 ans
de la ville sont célébrés cette année). Elle fut aussi le berceau de la
religion, de la spiritualité des arts et de l’artisanat japonais.
Durant ces deux jours, nous avons surtout parcouru le grand parc à l’est de
la ville, qui abrite de nombreux temples, mais plus particulièrement le
Todai-ji et aussi des milliers de daims en liberté, ces « messagers des
dieux » gourmands de biscuits.
Adrien ne se lasse pas de les caresser et de les nourrir.
La construction du Todai-ji fut achevée en 752. Elle fut ordonnée par
l’empereur Shomyo pour abriter l’effigie du grand Bouddha en bronze, le plus
grand en cette matière. Le Bouddha, tout comme l’architecture de bois qui
l’entoure sont très impressionnants par leur taille et l’allure massive.
Mais bien sûr, ce que les enfants ont le plus apprécié, ce sont les daims
en liberté. Peu farouches, ils ont l’habitude d’être nourri par les promeneurs
de petites galettes que l’on achète en paquets de 10. Une fois repérés les
gentils promeneurs, ils vous colle jusqu’à la fin du paquet, et parfois en
viennent à vous faire les poches ! Le premier pic-pocket du voyage est un
daim de Nara qui a voulu goûter au sac en papier rangé dans mon sac,
remplis de jolis Hello Kitty !!
Un petit tour du côté du quartier Naramachi nous fait découvrir des ruelles
pleines de charme, avec des boutiques et ateliers d’artisans (beaucoup de
potiers). Il faut se retenir pour ne pas trouer le porte-monnaie et alourdir
les valises !
Et puis au détour des rues, nous tombons sur une boutique de chaussettes
(avec tous les doigts) où les vendeuses semblent avoir sombrées dans la
folie ! (elles passent leur temps à parcourir la boutique en tous sens en criant "kozaimassss !!!"-merci beaucoup-, de manière plus marquée encore que dans les autres commerces).
Nous passons aussi juste à temps pour assister à un spectacle
inattendu : celui de la confection de ces petites douceurs vertes gluantes
fourrées à la confiture de haricots rouges. Deux pâtissiers travaillent la pâte
au maillet en bois, sur un rythme effréné (scandé par l'un d'entre eux par des "aiiiie"...) et la finissent à la main et au
maillet… Nous avons cru qu’il y aurait une victime, mais ils s’en sont sortis
encore une fois !
Nous avons beaucoup aimé cette ville à taille humaine, et entourée de
verdure.
Le 22 février :
En route pour Osaka.
L’auberge est très chouette, propre et tout confort, avec une pièce commune
pleine de mangas, d’origamis, de peluches et deux guitares. Tout ça au 10ème
étage d’un grand immeuble récent.
Le 23 février :
Nous allons ce matin visiter l’aquarium d’Osaka, un des plus grands au
monde… Après celui de Sydney, qu’allons nous voir de plus ??
Nous découvrons les loutres, les phoques, les pingouins, présents dans de
profonds aquariums. On peut ainsi les voir en surface, mais aussi nager en
profondeur ! Même chose pour les requins, les raies. Nous pourrions y
passer des heures, rien que pour admirer les danses, et les couleurs de tous
ces êtres.
L’univers est plus serein qu’à Sydney, la musique douce et tranquille, pas
de sensationnel. On apprécie !
Le plus joli, le plus surprenant, c’est l’univers minuscule des Cliones
limacina, semblables à des anges translucides de 1 cm tout au plus : une
tête toute ronde surplombée de deux antennes, une paire de nageoires semblables
à des ailes et un corps cylindrique, nageant à la verticale. Un joli spectacle
impossible à prendre en photo malheureusement !
Nous mangeons à la sortie dans l’immense centre commercial situé au pied de
l’aquarium… Après l’euphorie culinaire des premiers jours, nous commençons à
être fatigués du riz, des sushi, sashimi, et beignets divers. On aimerait
manger des légumes, et surtout des fruits !!! Heureusement, nous avons la
cuisine de l’auberge de jeunesse à disposition pour nous faire un peu nos menus
du soir. Mais il est difficile de trouver des légumes et des fruits frais, et
quand on les trouve, ils sont soigneusement emballés à l’unité, comme une
denrée de luxe !
En rentrant, nous trouvons un jeu pour les bons yeux : il s’agit de
rentrer dans un petit trou avec un bâton, attention vous n’avez qu’une seule
chance pour viser ! Mais pour ceux qui y arrivent, ils peuvent tout de
même gagner une PSP pour 100 yens en réussissant à déverrouiller un des
casiers !!!
Après un très bref tour dans la ville, dans le monde de l’hyper consommation, nous rentrons bien vite à l’auberge.
Le 24 février :
Nous partons pour Himeji, une promenade d’une journée pour visiter le très
fameux château de cette ville. Situé à une heure de train d’Osaka, vers le
sud-ouest, nous avons le temps de voir défiler le paysage : la ville,
toujours la ville… quelques bouts de carrés de culture, mais si peu… On
comprend pourquoi les fruits et les légumes sont une denrée rare, et
chère : ils sont pour la plupart importés !
La journée est la plus belle que nous ayons eu depuis longtemps : un
ciel limpide et une température de 20°C : l’idéal.
Construit au XIVème siècle comme une forteresse en haut d’une petite
colline par Toyotomi Hideyoshi, le château d’Himeji n’a jamais connu la guerre
ni d’incendie dévastateur. Il a ainsi pu rester quasiment intact et sert
régulièrement comme lieu de tournage. Adrien se met dans la peau des samouraïs
de « Kagemusha » et de « Ran ».
Son architecture est splendide. L’extérieur se visite : une succession
de trois douves et des dédales de portes, passages, et petits jardins. On peut
aussi voir l’intérieur. Pour cela, comme dans chaque site du Japon, on ôte ses
chaussures et on enfile des mules… (Pourquoi ne ferait-on pas la même chose
dans nos châteaux français ??? A commencer par celui de Chantilly, jumelé
avec Himeji. Mais je pense surtout à celui de Versailles, mmhh… ?)
On peut voir la structure impressionnante du bâtiment, tout en bois !
Attention aux têtes cependant, les Japonais sont petits et ceux du XIVème
siècle devaient l’être encore plus car les escaliers sont des passages
douloureux pour les grands ! La vue du haut du donjon est imprenable sur
la plaine… aujourd’hui sur la ville qui s’étend à perte de vue. Seuls quelques
espaces verts pointent vers le ciel, quelques petites collines. Pour combien de
temps encore ? Au loin, des engins creusent un brin d’espace pour y
planter quelques immeubles. On se croirait dans le dessin animé « Pompoko
»…
Le soir, de retour à l’auberge, deux « volontaires » proposent de
nous apprendre à réaliser des sacs en papier journal. On y a tous droit, et le
résultat est super sympa avec tout plein de hiraganas ! On pense
recommencer avec des journaux de tous les pays et rentrer chargés de sacs en
papier… Est-ce bien raisonnable ?
Comment faire un sac en papier ? expliqué en photo...
Le 25 février :
Nous faisons de nouveau un tour dans la jungle urbaine japonaise… Il manque
de l’espace, de la verdure ici. Et les japonais travailleurs sont tristes,
vêtus de noir.
Après des au revoir à l’équipe sympathique de l’auberge, bien vite, nous
prenons le train pour Nagoya.
Mais que peut-on venir faire dans cette ville pas très jolie ?
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