Les 27 et 28 décembre :
Nous quittons Djenné pour Mopti. Le bac, que nous avons passé
rapidement et sans souci à l’aller, nous fait attendre ce matin. Il faut le
temps de le vider de son eau le matin avant son premier départ ! Cela fait
des années que sa réparation est prévue, mais ce n’est pas encore fait… On
croise les doigts pour ne pas couler !
La route jusqu’à Mopti n’est pas très longue (environ 2 heures).
Nous arrivons à l’hôtel « Y’a pas de problèmes » pour déjeuner, et
nous reposer un peu au frais.
En fin d’après-midi, nous partons de nouveau pour une promenade en
pinasse sur le Bani. Nous passons le long des rives du port : de
nombreuses pirogues de pêcheurs, quelques péniches de transport de
marchandises, des scènes quotidiennes (linge, vaisselle, toilette, barbotage
des enfants…). Le tout sur des berges consolidées par des ordures : c’est
un des graves problèmes de la ville.
Les grandes pinasses des pêcheurs sont rangées, attendant le
départ.
Nous naviguons doucement vers le village de Kakolodaga, peuplé par
des bozos et
des somonos,
deux peuples de pêcheurs nomades. On les différencie par leur différence de
langage (quelques mots de vocabulaire) et par leur technique de pêche :
Les bozos
pêchent avec des nasses, des hameçons et des petits filets, tandis que les somonos pêchent avec de grands filets.
Nous assistons au fumage du poisson : la petite pêche du jour,
non vendue le matin est d’abord un peu séchée au soleil, puis installée sur des
lits de paille sèche. On met le feu à la paille, et le poisson est lentement
fumé et cuit. Il se conserve ainsi plus longtemps. Ce petit poisson sera
ensuite vendu entre 100 et 400 FCFA/kg selon la saison de pêche… bien peu de
chose !
Nous circulons dans les ruelles du village construit de banco, mais
aussi de maisons en nattes de paille. Ces maisons sont celles de pêcheurs
nomades. La saison finie, ils replient tout sur leur grande pinasse familiale
(parfois jusqu’à 40 personnes) et déménagent vers des eaux plus poissonneuses,
réinstallant plus loin leurs maisons de paille. C’est l’époque des départs et
certains sont sur le point de quitter les lieux.
Nous prenons le thé avec le coucher du soleil, échangeons un peu au
sujet de la taille des familles, du nombre de femmes, des enfants, des
traditions de cousinage africain,… et rentrons à l’hôtel.
Le lendemain, nous passons une journée tranquille : quelques
pas dans la ville, jusqu’à la mosquée
de Komoguel (en banco, datant du début du XXème siècle et déjà inscrite
au patrimoine mondial par l’UNESCO). Et puis, une chasse aux trésors chez un
artisan bijoutier, fabricant de colliers, chez qui nous plongeons nos mains
dans ses bols de perles poussiéreuses, à la recherche de petites perles en
terre cuite (taille des perles de rocailles) et de quelque chose pour servir de
boutons à la tunique d’Adrien (deux petits cauris feront l’affaire). C’est fou,
ces petites perles, si fines, si jolies, ne se fabriquent plus et sont
maintenant des trésors trouvés dans les marigots !
Nous finissons la journée avec un peu de CNED, un peu de piscine et
de chargement de photos sur le site (le wifi marche super bien, on en
profite !!).
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