Du 20 novembre au premier décembre :
Ça y est, nous sommes maintenant bien chez nous. Le climat s’améliore (un peu de fraîcheur la nuit !) et le rythme de croisière est atteint. Le travail avance bien pour tous et nous pourrons partir l’esprit tranquille en escapade vers le pays Dogon pour les fêtes.
Les fêtes, parlons-en…
La Tabaski met tout le monde en émois ici. À J moins un, chaque chef de famille achète son mouton. Ce jour n’est pas chômé pour les taxis. Nous avons testé et partagé nos taxis du jour avec… des moutons !! Mais ils sont aussi sur les mobylettes, sur les toits des voitures ou des cars rapides. Bref, Bamako est un énorme bouchon : impossible de circuler en centre ville !
Jour J, le 28, nous sommes invités dans la famille d’Aboubakar pour partager le mouton… Il est bien mignon ce petit mouton blanc aux yeux bleus aperçu le matin… Le temps d’un tour du côté de l’atelier, et c’en fut fini de lui. Déjà sur la braise et en sauce ! Quel jour cruel pour ces pauvres bêtes… Il en reste une peau qui servira probablement de tapis de prière, et des cornes qui amusent les enfants. Nous nous sommes tout de même bien régalé (recette du mouton de la Tabaski). Alice et Adrien se sont par contre abstenus de viande et songent de plus en plus à devenir végétariens…
Le lendemain, c’est jour des enfants. Ils sortent tous accompagnés de leur maman, avec leur plus joli bazin, - celui de l’année – pour s’acheter des bonbons, des gâteaux ou des glaces ! La mode chez les fillettes, c’est les tresses terminées par des multitudes de perles colorées, et aussi les lunettes de soleil. Les femmes sont toutes des reines ou des princesses vêtues de bazin coloré et luisant. C’est le jour où l’on se rend visite… Difficile pour nous de trouver un taxi !
Ce dimanche, nous nous payons le petit luxe de passer quelques heures à la piscine très chic de l’hôtel de l’Amitié – ancien Sofitel, le plus haut bâtiment de la ville avec ses 15 étages !! Mais cela laisse comme un malaise lorsque l’on additionne ces petites dépenses futiles de la journée : le prix d’un petit mouton de Tabaski, le mois de salaire d’un gardien… Gloups ! ça laisse à réflechir…
Mais on vous parle beaucoup de taxi… C’est parce que c’est notre moyen de transport. Ne vous méprenez pas : ce ne sont pas les luxueux taxis parisiens, ni même les taxis d’Amérique du Sud… Ce sont probablement les engins (oserait-on parler de voiture ?) les plus délabrés de la planète. Ils sont usés jusqu’au dernier souffle ! Les mécaniciens africains sont de vrais Mac Giver ! Ils réparent tout, et débossent ce qui est débossable… et roule ma poule, coûte que coûte : le gagne pain d’un homme est en jeu ! Un moteur, quatre roues sur deux essieux et un châssi, c’est l’essentiel. Après, les remonte-fenêtres peuvent être en option, ainsi que l’ouverture intérieur des portes (à ce moment, le taximan joue au gentleman en sortant pour vous ouvrir la portière !), etc… Parfois il calle et c’est la panne. Il faut alors l’aider un peu et pousser ! Mais le luxe de tout taxi qui se respecte, c’est la moumoute (fluo de préférence) sur le tableau de bord, assortie à la moumoute des rétroviseurs et du volant, ou bien les guirlandes de Noël… Et l’impossible poussière de terre qui se dépose partout. Le prix du ticket ? C’est 1000 FCFA (tarif toubab) pour toute course moyenne. Prix à négocier avant de monter car il n’y a pas de compteur, bien entendu ! La course partagée est au même tarif…
Il est aussi préférable de savoir où l’on va, ou avoir au moins quelques points de repères… Sans nom de rue, ni numéro, il faut connaître les sociétés et boutiques alentour. Cependant, on voit parfois à l’angle d’une rue, sur un mur, inscrit un numéro… Mais personne ne les connaît, ne sait comment cela fonctionne. Alors mieux vaut se fier à des repères plus visibles : la boulangerie, la boutique de matelas, le garage, le restaurant… le Xième goudron…
Et oui, il y a encore de nombreuses rues non goudronnées : des pistes citadines, surtout dans les quartier résidentiels. Elles sont cabossées, et leur état s’aggrave après les pluies… On comble les trous alors avec ce que l’on trouve : gravats de chantiers et les sacs plastiques qui vont avec. Le tout s’aplanit au gré des voitures qui passent.
Taxi Bamako…
Bonjour la famille. A Paris, ça va on nous bourre le crâne de vaccins contre la grippe A, mais ça va. Bientôt les vacances. Je vous envie un peu d'aller en pays Dogon, surtout après avoir lu Griaule, mais nous ferons plus traditionnel. Un vrai Noël à la neige avec ski et vin chaud. Cela terminera une fin d'année un peu mouvementé, du moins pour moi (le travail a été impressionnant ces derniers mois, je n'ai plus l'habitude !), mais cela fait du bien. Profitez du soleil et bonnes vacances. On vous embrasse. Isa
Rédigé par : Isabelle F | 11 décembre 2009 à 22:45