Du 14 au 20
novembre :
On prend
possession de la maison… Quartier Hippodrome, premier grand goudron à gauche
depuis la route du Bla Bla, à mi-chemin entre le lycée Liberté et l’atelier
d’Aboubakar. Nous avons un énorme espace, vide, à la déco kitch à souhait et un
peu délabrée, la clim et des ventilateurs au plafond. En quelques jours nous
nous installons de façon minimaliste : une table, 4 chaises, 4 fauteuils,
matelas au sol. quelques assiettes et couverts… deux fourneaux, un frigo… Mba
nous aide dans les tâches ménagères, et le gardien est toujours prêt à rendre
service.
C’est aussi la semaine où le travail se met en place à l’atelier, en commençant par le montage de 4 nouvelles cuves d’indigo. C’est promis, vous aurez un bel album photos sur le sujet lorsque la connection internet le permettra (peut-être quand nous serons dans un autre pays… ?).
Et l’humeur des
troupes ?
S’accoutumer à
l’Afrique n’est pas aisé pour tous…
Hervé serait sur
la lune, que ce ne serait pas très différent. Seulement ici, nous n’avons pas
les scaphandres et peut-être la lune serait même plus facile… Allons, allons,
tout ça va tout de même de mieux en mieux !
Alice découvre par
le collège encore un autre monde… et croule sous le boulot. On cottoie tous les
milieux, on se rend compte de toutes les injustices de ce monde, de l’arrogance
des plus riches qui ne sont pas forcément les plus méritants…
Pour Adrien, RAS,
il ne pense qu’à retrouver son copain Check. Ils forment une bonne paire de
pirates à eux deux…
Et moi ? A
force de parcourir cette terre, je me sens un peu Africaine aussi. Mes deux
années de « Mme Dakar » me reviennent en mémoire, forcément. C’est
plus facile. Quel exercice que de basculer ainsi dans un autre monde et de
perdre tous ses repères d’occidentaux, et en famille cette fois !
Les cuves
d’Aboubakar me réjouissent. Malgré les odeurs, malgré la chaleur, les
moustiques et le peu de moyens, ce bleu est magique, poétique, fascinant… et je
peux enfin me bleuir les mains sans soucis !
Et l’ambiance de
la ville ?
Nous sommes à
l’approche de la Tabaski (commémoration du sacrifice d’Abraham), la fête du
mouton : le 28 sera le jour où on lui fera « sa fête »… Les
moutons envahissent la ville. Sur la route de Koulikouro, on peut voir des
troupeaux en attente d’être vendu. Ce ne sont pas des moutons à laine, les
pauvres, ils auraient bien trop chaud ! Non, ces moutons sont adaptés au
climat, ils ont le poil court, un gros museau, des longues oreilles qui pendent
et des cornes spiralées. Ils sont parfois bicolores. Ils ne sont pas très
beaux, mais ont l’air très fier, sauf lorsqu’ils prennent la route, attachés
sur une mobylette, couchés, les jambes autour de la taille du conducteur.
Bêêêê, bêêêê…..
Ici, chaque chef
de famille se doit d’acheter le sien, et de le sacrifier le jour J. Ceux qui ne
le font pas passent pour des moins que rien. Alors il faut trimer dur, racler
le moindre FCFA qui permettra de passer « honorablement » la fête -
les plus pauvres, les « moins que rien » n’offriront à leur famille
qu’un poulet… Et puis, en plus du mouton, il faut revêtir ce jour là son plus
beau boubou. Le marché central, ou marché rose, déjà un vrai et vaste
labyrinthe, ne désemplit pas. Les commerçants travaillent jour et nuit pour
pouvoir s’acheter le mouton (la corruption aussi s’accentue à tous les niveaux,
tous les moyens sont bons). Les vendeuses de basins (coton damassé dans lequel
on confectionne les boubous) ont plus que jamais un choix incroyable de
couleurs, de motifs, exemplaires uniques surtout ! Et bien sûr les tailleurs
croulent sous les commandes (c’est une période à éviter pour qui veut un
travail soigné de couture !). Bref, il faut être un peu dingue pour
s’aventurer au marché rose en ce moment, c’est l’agitation totale :
bouchons humains dans les passages étroits, bouchons de moutons, bouchons de
charrettes… On en sort vidés.
Le dimanche à
Bamako, c’est le jour des mariages…
C’est bien vrai, il ne se passe pas un dimanche sans une fête de mariage dans ces grandes familles, nous avons testés ce dimanche : les boubous les plus beaux, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre, et les griots qui chantent les louanges des personnes qui leur donne un billet… Enfin, on comprend rien, mais ça a l’air amusant pour un moment…
Pas grand chose
d’autre à dire… Trop de boulot (le CNED et le bleu) pour découvrir le
pays ! On vous en dira plus aux vacances de Noël.
En attendant, on
vous envoie chaleur et soleil, pour ceux qui en manquent ! … Enfin,
ici la saison « froide »
commence et les locaux sortent les pulls et doudounes !!!
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.